Article: Le SNU, une bonne idée pour apprendre l’engagement aux jeunes ?
Comment impliquer les jeunes dans la vie de la nation, à un âge où d’autres préoccupations prédominent ? Dans cette optique, l’État a lancé le Service National Universel (SNU) pour les 15-17 ans.
Pour Sarah El Haïry, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Éducation nationale, de la jeunesse et des sports, chargée de la jeunesse et de l’engagement « c’est un temps de rencontre, de toutes les jeunesses françaises, afin de construire une société de l’engagement, bâtie autour de la cohésion nationale ».
Le Service National Universel a été proposé par Emmanuel Macron. Jusque-là, seule une phase de test sur treize départements a eu lieu en 2019. 2 000 jeunes avaient participé à cette édition pilote. À terme, il devrait être obligatoire pour tous les jeunes, comme le confirme Sarah El Haïr.
Mais pour cette première édition à l’échelle nationale, le projet s’appuie encore sur la base du volontariat. Les inscriptions sont ouvertes en ligne pour les jeunes Français nés entre le 2 juillet 2003 et le 20 avril 2006, sur le site du SNU.
Une opportunité de vie collective et la découverte de l’engagement citoyen
Le SNU se déroule en trois étapes. Dans un premier temps, les jeunes participent à un séjour de cohésion de deux semaines, dans un autre département que celui où ils résident. Il se déroulera du 21 juin au 2 juillet 2021. Le cabinet de la secrétaire d’Etat chargée de la jeunesse et de l’engagement précise qu’effectuer « ce séjour en dehors de son département de résidence, c’est la possibilité de découvrir un nouveau patrimoine naturel, culturel et humain en plus d’une garantie de rencontrer de nouvelles personnes que les jeunes volontaires ne croiseraient pas ailleurs ».
« L’objectif du séjour est multiple : créer un moment de vie collective autour des valeurs républicaines permettant la mixité sociale et territoriale qui doit favoriser le renforcement de la cohésion nationale et la découverte des engagements possibles dans la société », explique le cabinet de la secrétaire d’État. Les jeunes participent à des modules autour de sept thématiques comme la culture et le patrimoine ou la citoyenneté et les institutions nationales et européennes. « Ces modules s’organisent quasi exclusivement en petits groupes et selon une logique de mise en situation, d’expérience. Par exemple, la découverte de la culture et du patrimoine local se fera en extérieur, auprès d’acteurs du territoire ».
L’année qui suit le séjour de cohésion, les jeunes volontaires participent à une mission d’intérêt général. Cette période d’engagement de 84 heures peut être effectuée dans des collectivités locales, des institutions ou des organismes publics, des associations mais également dans des corps en uniforme. Cette mission se déroule près du domicile du jeune pour « favoriser la découverte des engagements près de chez soi ». Avec le contexte actuel, ces missions peuvent être maintenues dans le respect des règles sanitaires.
Une expérience pour des jeunes curieux de l’engagement
La première motivation qui pousse les jeunes à s’inscrire au SNU, c’est la possibilité de rencontrer de nouvelles personnes, avec des profils différents. « Et de vivre un moment de cohésion, de découvertes », précise le cabinet de la secrétaire d’État.
Ethan vit en Seine-et-Marne et il est inscrit à la promotion 2021 du SNU. « J’avais reçu un message sur l’ENT (Environnement Numérique de Travail) de mon lycée de la part de la conseillère principale d’éducation qui parlait du Service National Universel », raconte-t-il. Côté motivation, Ethan parle de sa « curiosité pour vivre une expérience nouvelle ». Il ne sait pas encore où il va effectuer sa mission d’intérêt général. Il a déjà quelques idées comme « dans la solidarité comme bénévole dans une association ou bien dans l’éducation, l’environnement, la culture ou encore dans la santé ».
Christopher est originaire du Pas-de-Calais. Il a également décidé de se lancer dans le service national universel cette année. Il est impatient. « Je suis hyper pressé », confie l’adolescent. « Je voudrais faire la mission d’intérêt général chez les Sapeurs-Pompiers », nous explique-t-il. Lui, il a découvert le SNU via Instagram. Parmi ses motivations, il parle de donner de son temps, découvrir un métier et pouvoir montrer son savoir-faire. « Et pour m’investir dans la vie professionnelle » ajoute Christopher.
Pour les structures qui accueillent les jeunes pour une mission d’intérêt général, les intérêts sont multiples. Pour le cabinet de la secrétaire d’État, « il s’agit parfois tout simplement de favoriser la découverte de l’intérêt général et de mieux faire découvrir le rôle de chacun dans la société, comme au sein des collectivités territoriales ou des services publics ». Du côté de la préparation d’un jeune, le cabinet de la secrétaire d’État explique qu’il n’a rien d’autre à faire « que se préparer à vivre un moment de cohésion qui le transformera. C’est en tout cas ce que nous racontent les jeunes qui ont déjà eu la chance d’effectuer un séjour de cohésion ». Et vous, que pensez-vous de ce nouveau dispositif ? Vous pouvez réagir en commentaire.